Chien-Caillou et Le Bon Samaritain
Dessinateur, aquafortiste et lithographe, Rodolphe Bresdin fut un artiste solitaire, pauvre et tourmenté. L’écrivain et critique d’art Champfleury l’immortalisa dans une nouvelle sous le sobriquet de Chien-Caillou, qu’il commença par détester avant de l’adopter.
Ses forêts profondes à la végétation sauvage où se cachent singes moqueurs, chiens féroces et autres créatures fantastiques séduisirent Baudelaire, Théophile Gautier ou Robert de Montesquiou. Odilon Redon qui fut son élève écrivait en 1908 : « Je ne cherche pas à vous expliquer cet art, parce que ce qui est beau ne s’explique pas. […] Comprenez-en l’esprit, voyez, sur ces minuscules surfaces, l’expression d’une ingénue bonhomie, de la naïveté, quelque chose d’une humanité lointaine, humble, confuse, attristée ».
En écho à cette œuvre qui l’a beaucoup inspiré, le graveur visionnaire Georges Rubel, adepte également du détail et de l’infiniment petit , réalise devant nous une planche intitulée Les deux admirateurs de Claude Monet .