L'atelier de Jumpei Mikami

Dans son atelier du 13e arrondissement, Jumpei Mikami crée un monde entre le noir et le blanc d’une grande douceur —ce qui est, selon lui, la caractéristique de la manière noire. Ses animaux qui sortent de l’ombre semblent avoir quelque chose d’humain, comme ces deux grands singes, représentés dans la gravure nommée Communication,  dont l’un pose la patte sur la tête de l’autre.

Maîtrisant parfaitement la technique dumezzotinto, cet artiste japonais qui a obtenu en 2017 le prix Kiyoshi Hasegawa décerné par la Fondation Taylor, commence par bercer longuement sa plaque de cuivre. Ce geste répétitif l’entraîne dans une rêverie poétique et lui permet de réfléchir à ce qu’il va graver : un cabri d’un blanc neigeux, une patte de chaton d’un velouté si soyeux qu’on aimerait tendre la main pour la caresser, un phoque qui joue avec la lune, ou ce cheval masqué au galop dont la crinière flotte au ventComme des épisqu’il réalise devant la caméra. Enlevant délicatement le noir de sa plaque avec un grattoir et un brunissoir, non pas en une seule fois mais à plusieurs reprises, il parvient à obtenir des dégradés subtils de gris qui mettent en valeur la luminosité des blancs. Surgit alors la beauté de cet être vivant en harmonie avec la nature.